Siaka Soppo TRAORÉ se bat contre les préjugés des danses urbaines.
Originaire du Burkina Faso, Sika Soppo TRAORE est né à Doula en 1986 et il évolue sur la scène photographique sénégalaise depuis peu. Il grandit au Togo où il développe des qualités graphiques à travers le dessin et la peinture. Ses études le mènent au Sénégal où il découvre et pratique la danse hip-hop et la capoeira. Ces disciplines artistiques affinent son sens de l’observation.
Après l’obtention de son diplôme d’ingénieur en génie civil, il se met à partir de 2011 à la photographie en véritable autodidacte. Fasciné par la danse, son travail photographique se tourne naturellement vers la scène et les langages corporels mais son centre d’intérêt ne cesse de s’élargir vers de nouveaux territoires. Il est d’ailleurs sollicité par de nombreux stylistes dakarois pour la photographie de mode.
En 2014 lors du OFF de Dak’art, la biennale de l’Art Contemporain Africain, son exposition intitulée « SUNU Street » - Notre rue – a été organisée par la Galerie Atiss. « SUNU Street » - Notre rue – celle connue de tous, façonnée par ceux qui la traversent, ceux qui l’occupent, la dédaignent, la chérissent, l’ignorent, ceux qui l’habitent… La rue est à notre merci. Pourtant des milliards à l’emprunter, nous oublions parfois de nous arrêter. De la regarder. En ébullition permanente, la rue est un vivier de trésors cachés. A travers l’œil de son objectif, Siaka Soppo Traore s’est emparé de ces trésors pour nous livrer l’énergie la plus juste des danseurs urbains sénégalais. Comme un appel visuel et sonore, les œuvres de Siaka Soppo Traore sont le fruit d’une interaction humaine et d’expressions plastiques alliant regard, lumière et art cinétique. Pourtant statique ces clichés nous invitent aux fluctuations corporelles et repoussent les limites de la photographie aux frontières du mouvant. En constante dynamique, la rue est un lieu de valeurs positives, d’efforts et de passion pour les jeunes danseurs urbains pas toujours bien compris et surtout pas reconnus. Le travail de Siaka désert cette activité afin que nous puissions nous en approcher au plus près. Comme des super héros dans des postures très impressionnantes, Siaka Soppo Traoré attire notre attention souhaitant ainsi faire évoluer les mentalités.
Lui-même danseur, il prend le temps de rencontrer ses modèles, d’observer leur façon de se mouvoir, de comprendre leur style. Il procède avec eux aux repérages, afin de trouver le cadre satisfaisant à la fois pour la performance et pour la photo. La plupart du temps, il photographie les danseurs en action. Par sa connaissance de la pratique, il sait instinctivement quand appuyer sur le déclencheur. Siaka Soppo Traore dit de son approche qu’elle est « esthétique autant que sociologique ». Au-delà de son effet visuel, je m’intéresse à l’impact social de cette forme d’expression artistique. En montrant les aptitudes de ces performers, en les faisant connaître, il propose un moyen d’appréhender « Sunu Street » sous la forme la plus dynamique. Siaka Soppo Traore a été publié dans le magazine « L’insensé Afrique » de 2014. Puis en 2015, il a exposé, lors de la 5ème Biennale de la Photographie au Musée du Quai Branly à Paris, ainsi qu’avec la Galerie MAM à la foire d’art contemporain africain 1 :54 à Londres.